Du bicentenaire de la Révolution française en 89, en passant par les grands
changements historiques jusqu'au printemps Arabe en 2011, l'Homme indigné,
toujours debout manifeste pour abolir tous les totalitarismes afin de
recouvrer sa liberté.
« RÉMINISCENCES » est une œuvre vidéo évolutive qui, au regard du
présent, exprime en miroir une partie de mon enfance en Algérie, de
1954, année de ma naissance à Philippeville, jusqu’à l'indépendance
en1962.
Construite comme une grande fresque picturale, ces Réminiscences
d’inspiration autobiographique, ont été présentées pour la première fois
au Pôle Culturel et Scientifique d'Alès dans le Gard en mars 2012 lors
d'une grande exposition.
Ce
film est avant tout une méditation silencieuse sur le monde, un regard
sur notre époque, mais aussi sur toutes les époques où l'humain se
trouve englué dans la récurrence des conflits, maltraité, anéanti par la
violence des totalitarismes. C’est également une métaphore : celle de
l'artiste qui, par l’acte créatif, se tient debout, engagé au cœur de
l'art, au cœur du monde. Même d'une manière décalée c'est ainsi qu'il
observe, agit, exprime ce besoin ontologique qu'ont les hommes d'exister
à tout prix. D'être libre."
J-M Scotti.
Michel Auguglioro avec
Jean-Marc Scotti
Telle la parole proférée, l’œuvre exposée au public, n'appartient plus à
son auteur dès lors qu'elle est soumise à l'interprétation de l'autre.
Dans un premier temps, elle est acceptée ou rejetée. Sans jugement, sans
temps de réflexion. Puis, le lecteur, le spectateur ou le visiteur, va
passer au second stade, celui de la compréhension, de la recherche
d'explication pour en arriver à se demander ce que l'auteur ou le
peintre a bien voulu vouloir dire. Il engage alors avec le créateur un
dialogue. L’œuvre devient alors vecteur d'échange voire de partage. La
question reste de savoir pour quelles raisons, en l'occurrence le
peintre, a décidé d'exposer ses toiles. Cède t-il seulement à des
nécessités de subsistance tout à fait honorables, en suivant des
phénomènes de courants artistiques en vogue ? Ou bien en exposant
s'expose t-il lui-même en cherchant à faire partager une idée, en
provoquant une réaction, en un mot en voulant délivrer un message ?
L’œuvre prend alors une autre dimension. Elle reflète la pensée du
peintre, à un moment précis de sa vie, en fonction de son environnement
social, politique, de sa réflexion existentielle, de ses espoirs ou de
ses angoisses. La toile, ou la vidéo, ne peut être spontanée. Elle est
forcément le fruit de la collecte, consciente ou inconsciente, d'images,
de couleurs et de lumières, de rythmes et de voix, de cris de joie,
d'amour ou de haine. Tout s’enregistre d'abord en vrac, sans logique
apparente, puis peu à peu se dégage une idée forte que le créateur tient
à partager. Commence alors le travail de tri, de hiérarchisation des
données et ensuite celui de matérialisation de celles-ci pour en faire
un véritable catalyseur de la réflexion du visiteur.« La peinture est
une chose mentale », disait Léonard de Vinci. Bien sûr, car il y a eu
une maturation de la pensée nécessaire à l'interprétation de celle-ci.
Le mot anglais d' « exhibition », pour traduire notre « exposition »,
semble plus adapté. Le peintre est-il un « exhibitionniste » comme un
autre ? Ce ne serait pas entièrement faux, en parlant de sa pensée,
bien entendu. S'exposer est en soi un acte de courage réfléchi, car
c'est affronter le jugement donc les interprétations inévitables des
autres, souvent éloignées des objectifs de départ. La peinture, une fois
achevée, est révélatrice, oui, elle est mentale. Mais elle est aussi
expiatoire pour son créateur qui entend par elle décharger son
trop-plein d'émotion et simultanément provoquer la réflexion. Et c'est
là que se situe la « fonction » de l'artiste. Témoin et acteur, passeur
d'idées et catalyseur, pourquoi pas guide ?
Témoin de son temps, Jean-Marc SCOTTI expose ses moments de bonheur
mais aussi ses révoltes et son indignation devant la violence, l'égoïsme
et la vanité. Alors les images se heurtent, se mêlent, se superposent,
les couleurs et les lumières appuient avec force le trait dénonciateur,
le support lui-même est marqué par la brutalité et le mépris du plus
faible, le feu y laisse sa trace, le sang devient couleur de souffrance,
le noir de l'Enfer est partout, il accompagne, souligne et affiche
l'angoisse d'un peintre qui abandonne sa pudeur et crie son indignation
au spectacle d'un monde injuste et cruel.
D'autres œuvres de Jean-Marc SCOTTI viennent tempérer cette inquiétude,
visions de calme et de douceur, sous des ciels apaisants et des décors
de mille et une nuits. Le bleu profond que soulignent les jeux de
lumière, les tons ocres qui poussent le visiteur à se mettre à l'ombre
d'une maison blanche, ne suffisent cependant pas à effacer le trait
noir qui rappelle symboliquement la réalité.
Une exposition est une œuvre en soi, elle ne se résume pas à un coin de
tableau. C'est une mosaïque. Il faut prendre du recul pour en percevoir
la tonalité générale et, partant, saisir un peu de la personnalité du
peintre et du message qu'elle véhicule. A partir de là, l'échange est
possible...
Ecrits de
Michel AUGUGLIORO :
Auteur de "La partenza" Editions Cartagénoiseries.
http://www.amazon.fr/Michel-Auguglioro/e/B006LPT3SS/ref=ntt_athr_dp_pel_1
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