Son œuvre : "Les
trois portes" (détail). (© D.R)
Génolhac
Jean-Marc Scotti :
brillant succès au Pôle culturel et scientifique d'Alès
Correspondant: André
Joffart
04/04/2012, 06 h 00
Réminiscences, le
mot est fort et juste. On en prend conscience totalement
lorsqu'on peut en parler avec le peintre cévenol qui s'est mis à
la totale disposition d'un immense public venu découvrir et
admirer la force de son art, son mystère, son intimité, ceux de
l'Orient ou du Maghreb.
Lorsqu'on pénètre
dans les deux splendides salles d'exposition du Pôle culturel te
scientifique, en passe de devenir le haut-lieu de la culture en
Cévennes, on est saisi, comme aspiré par la couleur de tableaux
au grand format. Caravansérail, Terrasses et tapis ou encore
Maroc… À distance ou de très prêt, on respire le Maghreb, ses
couleurs, son histoire, sa lumière, presque ses effluves dont
parle tout de suite Jean-Marc Scotti dans l'entretien. On
perçoit la fascination qu'exercent ces pays arabes et berbères
sur lui. Dans les plus petits formats, dans ses carnets, qu'il
s'agisse d'huiles encore ou d'aquarelles ou d'encres, le
visiteur est plongé dans l'intimité du rapport du peintre avec
le désert, l'architecture, la lumière.
On ressent encore
autre chose dans les sculptures qui rappellent à l'Alésien
l'œuvre monumentale réalisée dans les années 90 pour le parvis
de la Caisse d'Épargne au cœur de la ville. La texture, le grain
de la matière sont en évidence mais dans des articulations de
formes, voire de couleurs qui les imprègnent, elles aussi, du
mystère oriental. Amulette et Force vitale sont fascinantes.
D'origine
italienne, né en Algérie en 1954, terre natale qu'il quitte en
1962, le peintre fait ses études artistiques à Nîmes, s'établit
ensuite en piémont cévenol puis s'installe à Chamborigaud en
1990. Touche à tout pour subsister et vivre un équilibre
familial, il se consacre de plus en plus totalement à la
recherche artistique dans son atelier de Chamborigaud, maison
avec une âme qui reçoit d'innombrables stagiaires. Il ne peint
que les Cévennes, l'intime des Cévennes qu'il parcourt sans
relâche.
En 1996, il
présente sa 1re exposition localement : Des Cévennes à Venise.
Mais, c'est lors d'une crise de toile blanche, d'une panne
d'inspiration, que l'évidence de l'Orient s'impose à lui, suite
à une méharée dans le désert marocain. Tout son intime est alors
à fleur de pinceaux.
L'exposition
alésienne de 2012 en est le total reflet. Ce retour de Jean-Marc
Scotti, qui avait exposé en 1986 au musée du Colombier, s'emplit
de multiples symboles qu'il découvre après quelques jours
d'ouverture. Lui qui n'est jamais retourné en Algérie,
s'aperçoit que c'est le 50e anniversaire de la fin de la guerre
dans son pays natal. La 2e salle du Pôle culturel est en grande
partie consacrée aux conflits entre humains.